UnemaniĂšre amusante de tout savoir sur les douze travaux dHĂ©raklĂšs. Pour tous ceux qui ont aimĂ© Rififi sur le mont Olympe (1995), roman qui a reçu de nombreux prix : Prix des sept tours d'or de Martel, Livre d'Or du Salon du Livre de jeunesse de Valenciennes, catĂ©gorie Junior, Livre d'or des jeunes lecteurs des InterCDI, Prix Mille jeune lecteursSuggestions de lecture en 6Ăšme Suggestions de lecture en 6Ăšme ROMANS SUR L'EGYPTE et SUR LâORIENT -Les Pilleurs de sarcophage, Odile Weulersse Egypte ancienne -La momie bavarde, Odile Weurlesse -La Vengeance de la momie, Evelyne Brisou-Pellen, -L'Ćil d'Horus, d'Alain Surget et autres aventures dâHouni dans les tomes suivants -Le Secret du papyrus, Odile Weulersse. -MystĂšre dans la vallĂ©e des rois, Bernard Barokas -Le trĂ©sor dâHor Hotep, Katia Sabet -La malĂ©diction de ChĂ©ops, Alessandrini J. policier -NĂ©fertiti Reine dâEgypte, Viviane Koenig -CléÎpatre Reine dâEgypte, Viviane Koenig -Lâhomme qui calculait, Malba Tahan ROMANS SUR LâANTIQUITE ROMAINE -LâAffaire CaĂŻus, Henry Winterfeld, Rome antique,Ă©cole - Les papyrus maudits, Sabet -Tyria sĂ©rie, Surget -Disparition sur le Nil, -Le serment des catacombes, -MystĂšres romains sĂ©rie, -Le DĂ©fi des druides, Evelyne Brisou-Pellen -Titus Flaminuis, La Fontaine aux Vestales, Jean François Nahmias et autres aventures de Titus dans les tomes suivants -Le dernier secret de PompĂ©i, Alain Surget -Quo vadis, Henryk Sienkiewicz ROMANS SUR LâANTIQUITE GRECQUE -Le Plus beau vase dâUlysse, N. Daladier -Les Enfants dâAthĂ©na, Evelyne Brisou-Pellen -HĂ©lĂšne de Troie, Marie Goudot -Jâai bien connu Icare, -Ariane contre le Minotaure, -Le messager dâAthĂšnes, -Rififi sur le Mont Olympe, BĂ©atrice Bottet parodie, mythologie MYTHOLOGIE et EPOPEES -Le premier roi du monde, LâĂ©popĂ©e de Gilgamesh, Jacques Cassabois -Le premier livre des merveilles, Le second livre des merveilles, N. Hawthorn -La crĂ©ation du monde, Jacques Cassabois -Contes et lĂ©gendes des hĂ©ros de la mythologie, Christian Grenier -Contes et lĂ©gendes de lâEgypte ancienne, Brigitte Evano -Contes et lĂ©gendes du temps des pyramides, -LâEnéïde, Virgile, Annie-Collognat BarrĂšs Pocket Jeunesse -Contes et lĂ©gendes de la naissance de Rome, Laura Orvieto -Les douze travaux dâHercule, Gabriel AymĂ© Hachette jeunesse -Le Minotaure, -La Toison dâOr, ROMANS POUR LA JEUNESSE Les dĂ©sastreuses aventures des orphelins Baudelaire, Bulle ou la voix de lâocĂ©an, R . Fallet Cabot-caboche , Daniel Pennac animaux, famille Lettres dâamour Charlie et la chocolaterie, Roald Dahl famille, gourmandise Comment Ă©crire comme un cochon, Anne Fine collĂšge, diffĂ©rence, amitiĂ© Journal dâun chat assassin, Anne Fine Kamo et moi, Daniel Pennac Kamo, lâidĂ©e du siĂšcle, Daniel Pennac EntrĂ©e en sixiĂšme, humour Kamo. Lâagence Babel, Daniel Pennac langues, famille LâĆil du loup, Daniel Pennac, animaux, Afrique, Grand nord La BibliothĂ©caire, Gudule, fantastique, lecture, vocation La SixiĂšme, Susie Morgenstern, bon lecteur entrĂ©e au collĂšge Le Petit Nicolas, SempĂ©-Goscinny, sĂ©rie humour, Ă©cole, amitiĂ© Lettres dâamour de 0 Ă 10 ans, Suzie Morgenstern pĂšre/fils, amitiĂ©, solitude Manolito, Elvira Lindo, folio junior humour, bĂȘtises, Ă©cole, Espagne Tistou et les pouces verts, Maurice Druon gĂ©nĂ©rositĂ©, Ă©cologie Le bal, I. Nemirovski relations familiales Le serment de Domenico, Annie Pietri siĂšcle de Louis XIV Tobie Lolness, ThimothĂ©e de Fombelle 2 tomes la vie suspendue », Les yeux dâElisha » Le maĂźtre des Ă©lĂ©phants, RenĂ© Guillot relations familiales, Afrique La maison qui sâenvole, Claude Roy LâĂąne Culotte, Henri Bosco Lâenfant et la riviĂšre, Henri Bosco RECITS MERVEILLEUX - Artemis Fowl, Eoin Colfer -Harry Potter et lâĂ©cole des sorciers, JK Rowling -Les Royaumes du Nord, Philip Pullman -LâEcole qui nâexistait pas, Gudule Ă©cole, pension, fantastique -Les SorciĂšres sont Rivais-Laclos sorciĂšre, jeux de langage -Matilda, Roald Dahl humour, magie, Ă©cole, diffĂ©rence -Peter Pan, JM Barrie fantastique -SacrĂ©es sorciĂšres, Roald Dahl sorciĂšres, grands-mĂšres -Verte, Marie Desplechin sorciĂšre -Le livre des Ă©toiles, Erik lâHomme trilogie -Le Monde de Narnia, Lewis CONTES classiques et moins classiques -Contes, W. Grimm -Contes, -Contes et histoires vraies de Russie, TolstoĂŻ -Lâoiseau de feu sept contes de Russie, -Contes Ă lâenvers, Dumas-Moissard parodie des contes classiques -Le Petit chaperon rouge Ă Manhattan, Carmen Martin Gaite conte, New-York -Debout sur un pied, Nina Jaffe et Steve Zeitlin -Le conteur de la nuit, Rafik Shami -Les Mille et une nuits -Contes dâun royaume perdu, Erik lâHomme ROMAN POLICIER -Le Faucon maltĂ©, Horowitz -Le Professeur a disparu, Arrou-Vignod, policier, Ă©cole, voyage, disparition, Venise. -Sans atout et le cheval fantĂŽme, Boileau-Narcejac policier, vacances, FantĂŽme. -Le perroquet qui bĂ©gayait, Hitchcock A. -Brouillard dâEcosse, Tabachnik M. -Le crime du PĂšre Lachaise, Hanska E. -Lâassassin est au collĂšge, -Le mystĂšre Carla, Moncomble G. -Meurtres au LycĂ©e, Bouchard C. -Lâagence Barnett et Cie ArsĂšne Lupin, Leblanc M. -Lâordinatueur, Grenier C. -Emile et les dĂ©tectives, Kastner E. -Des crimes comme ci comme chat, NoziĂšre -Les disparus de Saint-Agil, -La marque du diable, Moka -Le chien des Baskerville, Conan Doyle -Tous les dĂ©tectives sâappellent Flanagan, Martin/Ribeira -Les pistolets de Sans-Atout, Boileau Narcejac CLASSIQUES -La gloire de mon pĂšre, Marcel Pagnol -Le chĂąteau de ma mĂšre, Marcel Pagnol -Lâhomme qui plantait des arbres, Jean Giono -Les aventures de Tom Sawyer, Mark Twain -Moi, boy, Roald Dahl autobiographie -Mon bel oranger, JosĂ© Mauro de Vasconcelos -La petite Fadette, Georges Sand difficile -Les Aventures de Pinocchio, Collodi -Alice au pays des Merveilles, L. Caroll -Le Petit prince, Antoine de Saint-ExupĂ©ry -Les trois mousquetaires, Dumas en Ă©dition jeunesse -Le collier de la reine, Dumas en Ă©dition jeunesse -Lettres de mon Moulin, Alphonse Daudet -Histoires de fantĂŽmes, Charles Dickens -Le drĂŽle de NoĂ«l de Scrooge, Charles Dickens -Le fantĂŽme de Canterville, Oscar Wilde - Notre Dame de Paris, Victor Hugo en Ă©dition jeunesse -ArsĂšne Lupin, Maurice Leblanc -Le lion, Kessel -Croc-Blanc, THEATRE - assister Ă une reprĂ©sentation théùtrale dâune piĂšce de MoliĂšre Les fourberies de Scapin, Le bourgeois gentilhomme, LâAvare. -Quatre comĂ©dies Ă lire et Ă jouer, MoliĂšre Ecole des Loisirs, 1986 La jalousie du barbouillĂ© ; Le mĂ©decin volant, Le Mariage forcĂ©, La Comtesse dâEscarbagnas. -Louison et monsieur MoliĂšre, Marie-Christine Helgerson court roman sur MoliĂšre et le XVIIĂšme siĂšcle -Huit farces pour collĂ©giens, -On purge bĂ©bĂ©, POESIE- FABLES -Fables, La Fontaine -Un poĂšte, -Un poĂšte, -Jouer avec les poĂštes, -Etranges Ă©trangers et autres poĂšmes, PrĂ©vert -Innocentines, Obaldia
Eh bien, Ăris, Ă quoi penses-tu ? demanda Zeus qui avait tout de mĂȘme un oeil partout. â Je sens quâelle nous prĂ©pare un mauvais coup, fit remarquer HermĂšs. Ce nâest pas pour rien quâon tâappelle Discorde, hein ma vieille ? HermĂšs nâa pas tort. Pour un mauvais coup, ce sera un chef-dâoeuvre de mauvais coup : la pomme de Discorde, le jugement de PĂąris et, pour finir, laIntroduction 1Nous nous proposons dâanalyser, Ă travers lâexemple des rĂ©cits historiques pour la jeunesse abordant le XVIIe siĂšcle, et centrĂ©s en particulier sur la figure de MoliĂšre, comment ce genre littĂ©raire peut constituer une ressource didactique fructueuse en français. Comme le prĂ©cisent E. Keller-RahbĂ© et M. PĂ©rouse-Battelo, si le XVIIe est Ă la mode au cinĂ©ma, il lâest Ă©galement dans la littĂ©rature pour la jeunesse, oĂč le succĂšs du roman historique ne se dĂ©ment pas en raison de ses liens privilĂ©giĂ©s avec la culture institutionnelle » 2012, p. 307. En effet, les programmes officiels, par leur prĂ©conisation, influent sur les politiques Ă©ditoriales, et peuvent accentuer le succĂšs dâun ouvrage. Ils jouent Ă©galement un rĂŽle central dans les pratiques enseignantes et ainsi, au collĂšge, les prĂ©conisations concernant la littĂ©rature de jeunesse font Ă©voluer les choix pĂ©dagogiques des enseignants. Il nous parait alors pertinent dâanalyser un type prĂ©cis de rĂ©cit historique, dâen dĂ©gager les atouts didactiques spĂ©cifiques, le contexte institutionnel et Ă©ditorial, pour les confronter aux pratiques dĂ©clarĂ©es dâenseignants. Quels sont ainsi les intĂ©rĂȘts didactiques que peut revĂȘtir le rĂ©cit historique de jeunesse centrĂ© sur les grands hommes ? Ces atouts sont-ils exploitĂ©s dans les classes de français au collĂšge ? Telles sont les questions que nous souhaitons examiner. 2Nous nous appuierons, Ă titre dâexemple, sur un corpus constituĂ© de romans pour la jeunesse mettant en scĂšne la figure de MoliĂšre, souvent abordĂ©s en collĂšge, notamment Louison et monsieur MoliĂšre, de Helgerson 2001, 2010, Meurtre au Palais-Royal de M. Pineau 2003, 2011 et Lâhomme qui a sĂ©duit le soleil, de NoguĂšs 2008. Ă partir des pistes dĂ©gagĂ©es Ă lâĂ©tude de ces textes spĂ©cifiques, lâanalyse dâun questionnaire, complĂ©tĂ© par une douzaine dâenseignants, et portant sur leurs pratiques dâĂ©tude du rĂ©cit historique â de jeunesse ou non â nous permettra dâĂ©largir notre rĂ©flexion et de porter un regard sur les pratiques enseignantes. Bien entendu, lâanalyse des rĂ©ponses enseignantes ne permet en aucun cas de dresser un bilan quantitatif de lâexploitation pĂ©dagogique des rĂ©cits de fiction historique de jeunesse. Cependant, elle met en Ă©vidence certains traits caractĂ©ristiques, rĂ©vĂ©lateurs, selon nous, dâune difficultĂ© dâenseignement liĂ©e Ă la spĂ©cificitĂ© de la dimension historique de ces ouvrages. 1. CaractĂ©ristiques littĂ©raires du genre 3Le rĂ©cit autour des grands personnages de lâhistoire constitue une forme particuliĂšre du rĂ©cit de fiction historique. Il sâinscrit clairement au sein de ce genre hybride, dont la spĂ©cificitĂ© rĂ©side dans lâarticulation entre des Ă©lĂ©ments rĂ©els du passĂ© et des Ă©lĂ©ments fictionnels, toujours exposĂ© au danger du dĂ©sĂ©quilibre trop documentĂ©, il ne prĂ©sente plus quâun intĂ©rĂȘt informatif, et le lecteur nâest plus portĂ© par lâintrigue ni par les personnages ; trop romanesque, il devient invraisemblable et le pacte de lecture engagĂ©, celui de sâinscrire dans un contexte historique prĂ©cis, est rompu Bernard, 2001. Le rĂ©cit historique se dĂ©finit par une situation historique authentique â dont la spĂ©cificitĂ© influe sur la trame narrative â dans laquelle Ă©voluent des personnages fictifs, impliquĂ©s dans une intrigue fictive, qui peut faire intervenir des personnalitĂ©s cĂ©lĂšbres rĂ©elles. En effet, comme le prĂ©cise G. Gengembre, il prĂ©sente deux types de personnages Ou bien il sâagira de figures liĂ©es Ă la notion de grand homme ou de hĂ©ros, suivant lâidĂ©e que les individus font lâhistoire par leurs passions et leurs actions. Ou lâon trouvera des personnages incarnant de grandes forces, qui les dĂ©passent tout en les dĂ©finissant. » 2006, p. 95 4La spĂ©cificitĂ© des rĂ©cits centrĂ©s autour de grands hommes, consiste dans le fait que de grandes figures historiques ou artistiques rĂ©elles jouent un rĂŽle dans lâintrigue, mĂȘme sâils nâen sont pas les hĂ©ros. Ce type de texte associe alors personnage fictif et personnage/personne historique, leur relation constituant le point dâarticulation entre fiction et Histoire. Le hĂ©ros se trouve engagĂ© dans une aventure qui, non seulement lâinscrit dans un contexte historique et culturel spĂ©cifique, mais dans la relation avec un grand homme, dont il devient le tĂ©moin privilĂ©giĂ©, ce qui permet au lecteur de suivre, avec lui, et comme Ă la dĂ©robĂ©e, le personnage cĂ©lĂšbre. Cependant, comme le souligne M. Peltier, plus le personnage historique est cĂ©lĂšbre et plus il restreint la libertĂ© de lâauteur ». Ainsi, certains personnages, ayant Ă©tĂ© lâobjet de travaux historiques nombreux, ne permettent pas Ă lâauteur dâexercer une libertĂ© fictionnelle suffisante au dĂ©ploiement dâune intrigue. Les figures dâartistes, dont certaines pĂ©riodes biographiques sont moins connues, offrent alors plus dâintĂ©rĂȘt. LâĂ©crivain en prĂ©sente dâailleurs davantage la dimension privĂ©e sa vision nâest dĂšs lors pas historique mais plausible, fondĂ©e sur une connaissance des Ă©vĂšnements et des circonstances. 5Le rĂ©cit de fiction historique, qui constitue, comme le souligne C. Bernard, un genre sans rĂšgles fixes ni archĂ©types incontestĂ©s » 2001, p. 3, offre Ă©galement des porositĂ©s avec dâautres sous-genres il voisine avec le roman dâaventures, en ce quâil donne Ă voir lâitinĂ©raire dâun hĂ©ros dans une trame romanesque, chargĂ©e dâĂ©vĂšnements, sa spĂ©cificitĂ© rĂ©sidant en ce que lâHistoire constitue un des pivots de cette aventure. Il peut associer Ă©galement le roman dâapprentissage, qui, dans un cadre historique historiquement dĂ©terminĂ©, restitue un parcours individuel au terme duquel, le plus souvent, le jeune hĂ©ros sâapproprie le fonctionnement social de son temps et qui rĂ©tablit ainsi une sorte dâadĂ©quation, incomplĂšte et prĂ©caire, entre lâĂąme du hĂ©ros et le monde » Gengembre, 2006, p. 103. Dans le cas du roman historique centrĂ© sur un grand homme, le personnage historique peut devenir lâinitiateur du jeune hĂ©ros, le conduire Ă dĂ©couvrir un univers qui lui est propre, celui de la cour, de la troupe. Le rĂ©cit historique peut Ă©galement se doter dâune dimension policiĂšre dans ce cas, comme le prĂ©sente G. Gengembre, se crĂ©ent des types dâenquĂȘteurs, de policiers, en mĂȘme temps quâune Ă©poque se trouve Ă©voquĂ©e de maniĂšre prĂ©cise, grĂące Ă une recherche approfondie » ibid., p. 120. Enfin, puisquâil est centrĂ© autour dâun grand homme, il se tient aux limites des genres biographiques il ne constitue pas vraiment une biographie, ni mĂȘme un roman biographique MadĂ©lĂ©nat, 1984, mais offre tout de mĂȘme une place centrale Ă un personnage dont une pĂ©riode de la vie, les actions, et les pensĂ©es sont restituĂ©es au premier plan. 6Une autre spĂ©cificitĂ© doit ĂȘtre abordĂ©e nous nous proposons en effet dâĂ©tudier des rĂ©cits de fiction historiques de jeunesse, un des genres les plus florissants de lâĂ©dition de jeunesse aujourdâhui Gengembre, 2006. M. Peltier cherche Ă les dĂ©finir par la nĂ©gative Quâest-ce quâun roman historique pour la jeunesse ? Dâabord ce quâil nâest pas une leçon dâhistoire dĂ©guisĂ©e. » 2003, p. 9. 7Bertrand Solet 2004 prĂ©sente, pour sa part, trois qualitĂ©s au rĂ©cit fictionnel historique de jeunesse, se rapprochant alors des caractĂ©ristiques du rĂ©cit de fiction en gĂ©nĂ©ral son intĂ©rĂȘt littĂ©raire, la qualitĂ© de la fiction et son inscription dans un cadre historique prĂ©cis. Sa spĂ©cificitĂ© rĂ©siderait en ce que ce type dâouvrage ne donne pas seulement lieu Ă une remise en forme des Ă©vĂšnements historiques, sĂ©lectionnĂ©s en fonction de lâintrigue, mais Ă©galement Ă une réécriture liĂ©e au public visĂ©. Ainsi le travail de composition obĂ©it Ă la fois aux exigences de la construction de lâintrigue, Ă sa dramatisation, et Ă celles de lâadaptation au public, qui conduit Ă privilĂ©gier des aspects interpelant dâavantage la jeunesse, Ă rĂ©sumer ou nĂ©gliger certaines complexitĂ©s historiques. LâĂ©criture fictionnelle historique de jeunesse se tourne alors volontiers vers la reprĂ©sentation de la vie familiale et quotidienne du temps, de ses manifestations les plus saillantes et privilĂ©gie les personnages dâenfants ou dâadolescents, souvent protagonistes principaux, ou mĂȘme narrateurs. Pour le cas du rĂ©cit sur les grands hommes, ce choix permet dâoffrir au lecteur le regard particulier dâun jeune hĂ©ros sur un univers rĂ©fĂ©rentiel prĂ©cis. Il le conduit Ă suivre le grand personnage dans son univers familier, dans ses relations intimes, ce qui renforce lâeffet de vision de lâintĂ©rieur ». Ajoutons enfin que ces textes avancent souvent, du fait mĂȘme du public auxquels ils se destinent, une vision simplifiĂ©e de la trajectoire du grand homme ou de la pĂ©riode historique dĂ©crite. Le fait de brosser en quelques traits des personnages, de façon accessible et frappante, de souligner certains traits dâune pĂ©riode, ou encore dâadopter une focalisation interne, renforce, le plus souvent, lâimage grandiose du siĂšcle, ou encore les qualitĂ©s du grand homme. En se centrant sur la figure des grands hommes, et sur de grands Ă©vĂšnements emblĂ©matiques de lâhistoire, ils construisent une version hĂ©roĂŻsĂ©e dâun rĂ©cit constitutif de la grandeur nationale » Mongenot, 2012, p. 391, participant ainsi de la constitution dâarchĂ©types pour le lecteur, tout en lui proposant une réécriture de lâHistoire tirant le genre vers lâhagiographie. 2. Vision institutionnelle et Ă©ditoriale 8Tandis que les programmes de français pour le collĂšge privilĂ©gient largement lâĂ©tude en classe de la littĂ©rature patrimoniale Bishop, Belhadjin, 2013, la littĂ©rature de jeunesse reste discrĂštement prĂ©sente dans les prescriptions considĂ©rĂ©e comme plus accessible, elle est prĂ©sentĂ©e comme la ressource privilĂ©giĂ©e des lectures personnelles et du plaisir de lire. Elle se trouve Ă©galement associĂ©e Ă la lecture des Ćuvres patrimoniales au programme La littĂ©rature de jeunesse [âŠ] permet dâinstaurer un dialogue avec les Ćuvres patrimoniales et elle facilite parfois lâaccĂšs Ă la lecture des Ćuvres classiques » MEN, 2008, p. 3. 9La liste des lectures pour les collĂ©giens, proposĂ©e par le ministĂšre, depuis juillet 2012, complĂšte depuis peu ces directives et propose plus de cinq-cent-trente rĂ©fĂ©rences, essentiellement de littĂ©rature de jeunesse, destinĂ©es Ă enrichir les expĂ©riences de lecture des Ă©lĂšves. Pour distinguer ces titres, la catĂ©gorie rĂ©cit historique » est largement reprĂ©sentĂ©e, par une cinquantaine de propositions, touchant tous les niveaux scolaires, en particulier la classe de troisiĂšme. Ces choix reflĂštent la vivacitĂ© du genre dans lâĂ©dition pour la jeunesse, soulignent sa porositĂ© de nombreuses notices associant plusieurs catĂ©gories â historique-aventure », historique-policier », historique-apprentissage » et mettent en Ă©vidence la volontĂ© institutionnelle de soutenir les enseignants dans la conduite des activitĂ©s de lecture de/par la littĂ©rature de jeunesse. 1 Par exemple, LĂ©onard de Vinci. Artiste ? Vous rigolez, S. Dodeller, Le singe de Buffon, L. Bazire, ... 10Dans ce contexte, et Ă titre dâexemple, nous avons fait le choix dâĂ©tudier un des sous-genre de ces rĂ©cits, les rĂ©cits de fiction historique de jeunesse centrĂ©s autour dâun grand homme C. Jorgensen, 2011, privilĂ©giant une Ă©tude limitĂ©e, mais prĂ©sentant une unitĂ©, de façon Ă montrer plus prĂ©cisĂ©ment certains des intĂ©rĂȘts didactiques que peuvent revĂȘtir ces textes en didactique du français. Si plusieurs ouvrages de ce type figurent dans la liste rĂ©cente du ministĂšre1, nous avons choisi de travailler plutĂŽt sur des titres fort connus des enseignants, souvent prĂ©sents dans les CDI, et constituant de vrais succĂšs Ă©ditoriaux. Ainsi, nous nous appuierons sur un corpus constituĂ© de romans mettant en scĂšne le personnage de MoliĂšre, Louison et monsieur MoliĂšre, de Helgerson 2001, 2010, Meurtre au Palais-Royal de M. Pineau 2003, 2011 et Lâhomme qui a sĂ©duit le soleil, de NoguĂšs 2008. La figure de MoliĂšre suscite en effet de nombreuses publications de rĂ©cits historiques Peltier, 2002, p. 194, en particulier pour un public Ă partir de 11 ans », dans la mesure oĂč les Ă©diteurs rencontrent alors les attentes des programmes du collĂšge Keller-RahbĂ© ; Perouse-Battelo, 2012, p. 318. Ainsi, Louison et monsieur MoliĂšre figure par exemple, au dixiĂšme rang des ventes de livres de poche pour la jeunesse en France en 2012. Plus largement, lâoffre Ă©ditoriale prenant pour cadre historique et culturel le XVIIe siĂšcle est extrĂȘmement riche, comme en tĂ©moigne le rĂ©cent colloque Les reprĂ©sentations du XVIIe siĂšcle dans la littĂ©rature pour la jeunesse contemporaine Lyon, 2012. 2 Lâhomme qui a sĂ©duit le soleil concentre les Ă©pisodes dâaventures, tandis que dans Meurtre au Palai ... 11PrĂ©sentons succinctement lâintrigue de ces ouvrages dans Louison et monsieur MoliĂšre, lâhistoire se centre sur Louison, fille des Beauval, au moment oĂč ceux-ci rejoignent la troupe de MoliĂšre. La petite, remarquĂ©e par le dramaturge, se voit confier un rĂŽle dans Le malade imaginaire ce qui influence toute sa vie. Lâhomme qui a sĂ©duit le soleil prĂ©sente les aventures de Gabriel, orphelin fascinĂ© par les comĂ©diens du Pont-Neuf, embauchĂ© par MoliĂšre comme moucheur de chandelles au théùtre du Palais-Royal. Le jeune garçon dĂ©couvre les relations entre comĂ©diens et finit par rejoindre son ami comĂ©dien pour jouer Ă son tour la comĂ©die. Enfin, Marcel Pineau, dans Meurtre au Palais-Royal, restitue lâitinĂ©raire de Jean, jeune homme Ă tout faire de la troupe de MoliĂšre, qui parvient Ă dĂ©jouer un complot contre MoliĂšre et devient comĂ©dien de la troupe. Ces trois romans offrent de nombreux points communs ils mettent en scĂšne un jeune hĂ©ros, qui cĂŽtoie de prĂšs MoliĂšre et pour lequel le dramaturge joue un rĂŽle dĂ©terminant. Ils ont pour cadre lâunivers artistique du XVIIe siĂšcle, en particulier celui des troupes théùtrales. Ils sont enfin tous trois des romans dâapprentissage, certains intĂ©grant Ă©galement des aspects du roman dâaventure ou de lâintrigue policiĂšre2. 3. Ressources des rĂ©cits historiques de jeunesse pour lâenseignement 12Certaines caractĂ©ristiques de ces fictions historiques sont susceptibles, selon nous, de favoriser les apprentissages des Ă©lĂšves en français. Or, il semble que, si ces textes ont donnĂ© lieu Ă de nombreuses propositions pĂ©dagogiques en histoire Audigier, 2000 ; Deleplace, 2007 ; HĂ©bert et Ăthier, 2009, ils ont produit moins de travaux en didactique du français ; en outre, les ouvrages qui sây consacrent en français privilĂ©gient lâĂ©cole Ă©lĂ©mentaire. Ainsi, M. Peltier propose 2002, 2006, des exploitations pĂ©dagogiques du roman historique pour le cycle III, considĂ©rant quâil constitue un puissant moteur de dĂ©couverte pour le jeune public Les romans historiques sont des Ă©vocations du passĂ©, des fictions dont la qualitĂ© dâĂ©criture et de lâinvention contribue au plaisir de lire. Ces rĂ©cits sont porteurs de sens, ils apportent des connaissances, du plaisir et des Ă©motions. Pour certains ce nâest quâun aimable divertissement, pour dâautres ils permettent une passionnante plongĂ©e dans ce passĂ©. » Peltier, 2002, p. 7. 3 Entretien avec la romanciĂšre restituĂ© dans M. Peltier 2003, p. 17. 13Pour le collĂšge donc, les propositions pĂ©dagogiques restent restreintes alors mĂȘme, nous lâavons vu, que lâoffre Ă©ditoriale est abondante. Nous nous proposons, pour notre part, dâexplorer trois perspectives didactiques tout dâabord, la perspective culturelle, qui est sans doute la plus familiĂšre aux enseignants et qui reste frĂ©quemment envisagĂ©e dans les propositions pour lâĂ©cole primaire. En effet, dans ces rĂ©cits Ă lâunivers rĂ©fĂ©rentiel pourtant lointain, le lecteur, par son identification au personnage principal, accĂšde assez aisĂ©ment Ă un cadre spatiotemporel Ă©loignĂ©, qui lui est prĂ©sentĂ© comme familier. Cette caractĂ©ristique est notamment exploitĂ©e par les enseignants dâhistoire, qui utilisent souvent le rĂ©cit de fiction comme prĂ©alable Ă un apprentissage nombre dâĆuvres de fiction sont sollicitĂ©s en histoire comme maniĂšre dâintroduire les Ă©lĂšves au monde dont elles parlent » Audigier, Ronveaux, 2007, p. 72 ; Peyronnard, 2001. De maniĂšre plus efficace quâune introduction gĂ©nĂ©rale et magistrale, la lecture de tels textes prĂ©sente un intĂ©rĂȘt pour lâenseignement car elle sollicite les Ă©motions des Ă©lĂšves, leur investissement dans leur dĂ©couverte du contexte prĂ©sentĂ© dans le rĂ©cit. Ceux-ci se constituent ainsi des repĂšres, le romancier sâappuyant le plus souvent sur une riche documentation, pour devenir, comme lâexplique la romanciĂšre Anne-Marie Desplat-Duc, un brocanteur » qui fouille dans les vieilleries des archives pour dĂ©nicher un Ă©vĂšnement, un fait divers, une phrase qui enrichira son roman3 ». De plus, cet enrichissement est produit le plus souvent par des Ă©lĂ©ments concrets, imagĂ©s, des personnages brossĂ©s de maniĂšre assez frappante, qui saisissent lâattention du jeune lecteur et lui permettent de se reprĂ©senter facilement les faits dĂ©crits. Il constitue ainsi, comme le rĂ©sume M. Peltier, un genre didactique », câest-Ă -dire susceptible de favoriser lâapprentissage. 4 Par exemple, dans Meurtre au Palais-Royal, les conditions de reprĂ©sentation de lâĂ©poque sont abordĂ© ... 14De plus, et spĂ©cifiquement en français, ces ouvrages permettent de dĂ©velopper une culture littĂ©raire en effet, tout en prĂ©sentant des Ă©vĂšnements prĂ©cis et datĂ©s, ils favorisent une dĂ©couverte des grands hommes par empathie, grĂące Ă lâadmiration â communicative â que celui-ci suscite auprĂšs du jeune hĂ©ros. Ainsi, dans Louison, MoliĂšre est un personnage tendre, fragile, comme lorsquâil se remĂ©more avec douleur la mort de ses propres enfants ou celle de Madeleine BĂ©jart. Il est Ă©galement prĂ©sentĂ© comme artiste et directeur de troupe dans Meurtre au Palais-Royal, lâauteur dĂ©crit par exemple la relation de dĂ©pendance qui lie MoliĂšre Ă Monsieur, son protecteur. Dans chacun des romans, les dĂ©tails biographiques sont nombreux, fondĂ©s sur la rĂ©alitĂ© historique, prĂ©sentant un portrait riche et attachant du dramaturge. Sâil est nĂ©cessaire de souligner la réécriture biographique dont le grand homme est lâobjet, il reste vrai que les textes peuvent constituer un prĂ©alable prĂ©cieux Ă la dĂ©couverte de lâartiste, de son contexte culturel4. Comme le prĂ©sente B. Ferrier 2012, p. 362, le roman dix-septiĂšmiste pour la jeunesse est un familiarisateur culturel, un contaminateur de topoĂŻ, un vecteur dâarchĂ©types utiles au jeune Ă©lĂšve pour se repĂ©rer dans la chronologie ». Il constitue ainsi un outil prĂ©cieux pour la constitution de la culture humaniste et lâinitiation Ă lâhistoire littĂ©raire et culturelle. Il est ensuite possible de mesurer les Ă©carts, les distorsions du texte avec la rĂ©alitĂ© historique, et de montrer le fonctionnement dâune réécriture de lâHistoire, en proposant une activitĂ© de comparaison de lâĆuvre avec des biographies issues dâencyclopĂ©dies. 15Au-delĂ de ces perspectives, il nous apparait que de tels textes donnent Ă©galement Ă voir le processus de crĂ©ation dâune Ćuvre, prĂ©sentĂ© dans la fiction elle-mĂȘme, et favorisent ainsi, pour lâĂ©lĂšve, la reprĂ©sentation de la genĂšse dâun texte, des dĂ©clencheurs de sa crĂ©ation, quâelles soient dâailleurs le fruit de lâimagination du romancier ou vĂ©ridiques. Chacun des ouvrages montre le dramaturge imaginant et concevant ses piĂšces celui-ci se montre extrĂȘmement attentif aux Ă©vĂšnements, aux dĂ©tails qui lâentourent, aux faits et gestes de ses proches. Ainsi, MoliĂšre remarquant la petite Louison, jouant Ă faire le mort sur le tapis, lui explique Un directeur de théùtre a lâĆil sur tout. Rien ne peut lui Ă©chapper lorsquâil doit aussi Ă©crire ses piĂšces et trouver des idĂ©es. Câest bien normal que je tâaie aperçue. » Louison et monsieur MoliĂšre, p. 38. 16Puis, plus loin Avec le petit rĂŽle que tu as inventĂ© lâautre jour dans le salon, tu mâas donnĂ© une idĂ©e. JâĂ©cris une nouvelle piĂšce. Je vais mâoccuper de toi, Louison. » ibid., p. 48. 17De mĂȘme, NoguĂšs et M. Pineau montrent le personnage observant avec attention les bateleurs du Pont-Neuf et sâinspirant des artistes de foire, des comĂ©diens de trĂ©teaux, pour insĂ©rer ensuite, dans ses Ćuvres, quelques-unes de leurs trouvailles. Ainsi, dans Lâhomme qui a sĂ©duit le soleil, le marchand dâorviĂ©tan est longuement dĂ©crit Le camelot dĂ©bitait des formules qui devaient ĂȘtre du latin. Il les accompagnait de grandes envolĂ©es de manches, un index pointĂ© vers le ciel. [âŠ] MoliĂšre Ă©coutait. Il Ă©coutait avec une attention qui semblait saisir chaque mot, noter un geste, poursuivre lâoutrance sur le visage ridiculement doctoral. » 18Dâautres extraits montrent MoliĂšre puisant dans sa propre vie les thĂšmes de ses Ćuvres, comme lorsquâil sâinspire des traits dâArmande BĂ©jart, pour produire une rĂ©plique 5 Ces Ă©lĂ©ments de portraits sont effectivement repris dans Le Bourgeois Gentilhomme, III, 9. Armande Ă la bouche trop grande et aux yeux trop petits. CâĂ©taient les propres mots dâun futur mari lucide, prononcĂ©s un jour de confidence quâon regrette aussitĂŽt, ce qui nâempĂȘche pas, quand on est un auteur dramatique, de garder ces mots en rĂ©serve pour en faire une bonne rĂ©plique ou une indication sur le personnage. »5 Lâhomme qui a sĂ©duit le soleil, p. 163 19Lâensemble de ces scĂšnes permettent aux Ă©lĂšves dâidentifier le temps de la conception du texte, et la façon dont lâauteur stimule sa propre imagination, en puisant dans son propre vĂ©cu, dans ce quâil a vu ou entendu ou dans les productions dâautres artistes. Or, comme le souligne M. Fayol, bien souvent les Ă©lĂšves ne considĂšrent pas ce moment de la conception de la tĂąche dâĂ©criture pour eux, prĂ©parer la rĂ©daction revient Ă produire et rĂ©ciproquement » 2007, p. 24. Ces ressources peuvent alors permettre une meilleure reprĂ©sentation de la phase de conception et de recherche dâidĂ©es dans lâĂ©criture, tout en apportant aux Ă©lĂšves des ressources pour y parvenir. Les auteurs prĂ©sentent Ă©galement MoliĂšre en cours dâĂ©criture ainsi, dans Louison, Armande le dĂ©crit en ces termes Il grelotte de fiĂšvre et travaille sans repos. Il crĂ©e dĂ©jĂ une autre piĂšce qui doit suivre Le malade imaginaire. Il est parfois agitĂ© dâun rire fou de diable lorsque, sans doute, il pense Ă une idĂ©e nouvelle, Ă une rĂ©plique. » p. 77 NoguĂšs dresse Ă©galement le portrait du dramaturge Ă©crivant Il se remit au travail. Les vers lui venaient avec une aisance dont il voulait profiter tant quâelle durerait. Ă sâen mĂ©fier aussi. Le rythme de lâalexandrin le portrait. Parfois la cĂ©sure mĂ©diane se dĂ©robait, rompant cette musique qui soutenait la pensĂ©e, lui donnait les moyens de franchir la rampe pour faire rire lâauditoire de ses propres travers. [âŠ] » âJâai dĂ©jĂ dit cela dans Le Cocu magnifique.â Quâimportait encore puisque la rĂ©plique avait eu son effet ! Autant la reprendre et la pousser plus loin. » p. 68 21Lâartiste, ainsi mis en scĂšne dans son travail dâĂ©crivain, devient une figure familiĂšre, qui nous semble de nature Ă favoriser chez lâĂ©lĂšve la reconnaissance dâune posture dâauteur. LâĂ©criture est prĂ©sentĂ©e comme un acte exigeant, pour lequel le travail de la forme est soutenu, et la recherche dâeffets constante. DĂšs lors, ces sĂ©quences de mise en scĂšne du processus de crĂ©ation sont de nature Ă permettre aux Ă©lĂšves de se reprĂ©senter lâacte dâĂ©criture sans le sacraliser. C. Tauveron et P. SĂšve ont soulignĂ© combien la posture auctoriale, ce positionnement constitutif de lâacte crĂ©ateur, sâĂ©labore solidairement Ă une poĂ©tique » et insistĂ© sur le fait quâ il convient pour ce faire de sâĂȘtre forgĂ© une reprĂ©sentation du travail dâauteur » 2005, p. 20. On peut alors faire lâhypothĂšse que la description du dramaturge Ă©crivant, dans les rĂ©cits historiques centrĂ©s sur MoliĂšre, favorise la mise en place de reprĂ©sentations nĂ©cessaires et prĂ©paratoires Ă lâĂ©criture scolaire théùtrale. Elle peut en effet engager une rĂ©flexion collective sur lâacte dâĂ©criture, sur ses difficultĂ©s, sur ses ressources. En puisant dans des exemples tirĂ©s du rĂ©cit, les Ă©lĂšves peuvent identifier certaines des ressources utilisĂ©es par le personnage de MoliĂšre lâappui sur un Ă©change rĂ©el avec un proche, devenant support dâune rĂ©plique, lâobservation dâun personnage haut en couleur du rĂ©cit, devenant le personnage dâune scĂšne, en analyser lâintĂ©rĂȘt, chercher Ă transfĂ©rer ces ressources dans des essais dâĂ©criture théùtrale. Lâouvrage lu constitue alors une aide, un rĂ©servoir pour lancer lâĂ©criture théùtrale en situation scolaire. 22Ajoutons enfin que ces rĂ©cits mettent en scĂšne le jeu théùtral lui-mĂȘme et peuvent Ă©galement familiariser lâĂ©lĂšve collĂ©gien avec ses diffĂ©rents aspects. LâactivitĂ© de lecture, de mĂ©morisation et dâoralisation du texte théùtral est prĂ©sentĂ©e, notamment dans Louison et monsieur MoliĂšre oĂč la fillette sâexerce avec application, comme pourrait le faire un Ă©lĂšve Je veux former ma mĂ©moire, apprendre des scĂšnes, des dialogues comme papa et maman. » p. 21 JâĂ©coute, jâapprends par cĆur et je nâoublie pas. Je vais de plus en plus vite [âŠ] Apprendre par cĆur, ce nâest pas suffisant. Bien jouer, câest plus compliquĂ© que rĂ©pĂ©ter des dialogues. » p. 23 23Parfois MoliĂšre lui-mĂȘme enseigne Ă dire le texte Dans mon théùtre, il faudra que tu modifies beaucoup ta voix. Je te donnerai des directions. Tous les acteurs de la province doivent changer leur accent. » p. 62 24Tandis quâil est sans doute difficile Ă lâĂ©lĂšve de sixiĂšme, peu familier des lieux de spectacle, et novice dans le jeu scĂ©nique, peu pratiquĂ© dans le premier degrĂ©, de se reprĂ©senter celui-ci, les remarques de la jeune Louison peuvent aider Ă former cette premiĂšre reprĂ©sentation, Ă prendre conscience du travail du comĂ©dien. Le jeu de lâacteur, sa gestuelle sont Ă©galement dĂ©crits, comme dans cette description de MoliĂšre en scĂšne de M. Pineau MoliĂšre allait et venait et donnait dĂ©jĂ son maximum. Avec sa voix sourde, son hoquet rĂ©gulier qui frisait parfois le bĂ©gaiement, le jeu quâil faisait avec ses gros sourcils noirs, ses contorsions, sa rĂ©citation de profil, la hanche en avant, il Ă©tait la passion mĂȘme et enchantait aussitĂŽt. Ses jeux de scĂšne Ă©taient originaux et toujours inattendus. » Meurtre au Palais-Royal, p. 186 25Les autres ouvrages mentionnent Ă©galement des situations prĂ©cises de jeu. Ainsi, dans Louison et monsieur MoliĂšre, MoliĂšre donne des conseils Ă la petite inexpĂ©rimentĂ©e Louison, ne bouge pas tes mains lorsque tu parles. LâĂ©nergie de tes paroles doit venir de ta voix [âŠ] Je veux voir un mouvement prĂ©cis, voulu. Pas plus. Ce sont tes mots qui comptent. » 26Si, bien entendu, il ne sâagit pas de lire ces ouvrages comme des mĂ©thodes de jeu théùtral, dâautant que les pratiques de jeu du XVIIe siĂšcle sont bien Ă©loignĂ©es des pratiques contemporaines, la mise en Ă©vidence de la nĂ©cessitĂ© dâun travail de prĂ©paration, dâune rĂ©flexion sur le corps, sur la posture du comĂ©dien peuvent constituer des points dâappui pour conduire de jeunes Ă©lĂšves Ă identifier les diffĂ©rentes exigences du jeu scĂ©nique et Ă faciliter leur conscientisation dans la mise en Ćuvre, ensuite, dâune tĂąche scolaire de jeu théùtral. De plus, la rĂ©ussite de ces trois hĂ©ros dans les mĂ©tiers du théùtre prĂ©sente cette pratique artistique de maniĂšre attractive. Ainsi, le jeu théùtral, activitĂ© scolaire inconnue et peut-ĂȘtre inhibitrice pour certains Ă©lĂšves, peut leur devenir familiĂšre grĂące aux multiples reprĂ©sentations de personnages jouant, dans le rĂ©cit. 27Ces diffĂ©rentes propositions, ici liĂ©es spĂ©cifiquement aux intĂ©rĂȘts pĂ©dagogiques du rĂ©cit sur les grands hommes, permettent de prĂ©senter une idĂ©e de la diversitĂ© des activitĂ©s susceptibles dâĂȘtre dĂ©veloppĂ©es, plus gĂ©nĂ©ralement, en français, sur le genre du rĂ©cit historique de fiction. 4. Pratiques dĂ©clarĂ©es de classes 28Une derniĂšre partie de notre Ă©tude se propose dâanalyser des propositions de mises en Ćuvre dâenseignants, et de les mettre en relation avec les perspectives littĂ©raire, institutionnelle et didactique que nous avons dĂ©veloppĂ©es tandis que, dâune part, lâoffre Ă©ditoriale est extrĂȘmement riche, les ouvrages pĂ©dagogiques proposant des exploitations du rĂ©cit historique â a fortiori de jeunesse â restent peu nombreux. Tandis que, dâautre part, les programmes Ă©voquent de maniĂšre bien discrĂšte la littĂ©rature de jeunesse, celle-ci est depuis peu renforcĂ©e par la parution de la liste de lecture pour les collĂ©giens MEN, 2012. Dans ce contexte complexe, comment les professeurs de français envisagent-ils lâenseignement des Ćuvres de rĂ©cit historique de fiction ? 6 Le questionnaire, figurant en annexe, portait le plus souvent sur la fiction historique en gĂ©nĂ©ral, ... 29Nous nous appuyons sur un Ă©chantillon dâune douzaine dâenseignants, issus de trois collĂšges, qui ont rĂ©pondu Ă un questionnaire sur leur traitement didactique du rĂ©cit historique et du rĂ©cit historique de jeunesse6. Les premiĂšres questions les engageaient Ă prĂ©ciser les caractĂ©ristiques du rĂ©cit historique et du rĂ©cit historique de jeunesse. Les dĂ©finitions proposĂ©es sont, le plus souvent, proches des critĂšres dĂ©finis par les spĂ©cialistes du genre, la plupart des professeurs se rĂ©fĂ©rant Ă lâarticulation entre un rĂ©cit fictif, inventĂ© par lâauteur, et une inscription dans un contexte historique avĂ©rĂ© et documentĂ©. Certains Ă©voquent Ă©galement les personnages, qui sont tantĂŽt fictionnels tantĂŽt historiques. Deux enseignants proposent cependant une dĂ©finition assez Ă©loignĂ©e de ces caractĂ©ristiques pour lâun, le rĂ©cit historique est un rĂ©cit dâinvention se passant avant le XXe siĂšcle ; pour lâautre, il est un texte permettant dâaborder lâhistoire ou certains Ă©vĂšnements ou lĂ©gendes sous un aspect moins rigide quâun documentaire ou abordant le thĂšme par allĂ©gorie, par parabole â ce qui conduit le professeur Ă lister, parmi les romans historiques La ferme des animaux ou Le meilleur des mondes. Dans ces deux cas, câest la dimension historique des textes qui semble gommĂ©e, au profit de critĂšres spĂ©cifiques des Ćuvres Ă©tudiĂ©es, qui passent alors au premier plan. Le rĂ©cit historique de jeunesse nâest pas toujours dĂ©fini trois enseignants seulement le caractĂ©risent, comme une sous-catĂ©gorie du premier, avançant des spĂ©cificitĂ©s Ă nouveau proches de celles abordĂ©es par les critiques les Ă©vĂšnements sont prĂ©sentĂ©s pour ĂȘtre plus vivants, les personnages sont proches par lâĂąge, le sexe ou la condition sociale des enfants Ă qui cette lecture est destinĂ©e. Au vu du nombre de rĂ©ponses cependant, il semble que ce sous-genre paraisse finalement peu familier aux enseignants de collĂšge. 30Ceux-ci Ă©taient ensuite invitĂ©s Ă indiquer les textes quâils traitent en classe â sans que la question ne propose de spĂ©cification littĂ©rature de jeunesse ou littĂ©rature patrimoniale il est alors intĂ©ressant de noter que les propositions mentionnĂ©es, nombreuses, concernent tous les niveaux et que les auteurs de littĂ©rature de jeunesse nommĂ©s sont plus nombreux que ceux citĂ©s parmi les auteurs patrimoniaux au programme. Parmi eux, et Ă titre dâexemple, Louison et monsieur MoliĂšre est citĂ© deux fois, Meurtre au Palais-Royal deux fois Ă©galement, lâouvrage le plus citĂ©, pour la classe de 6e, Ă©tant Lâaffaire Caius, dâO. Winterfied trois fois. Le texte le plus mentionnĂ© sur lâensemble des rĂ©ponses est Inconnu Ă cette adresse, de K Taylor, Ă©voquĂ© Ă huit reprises. Les enseignants prĂ©cisent Ă©galement, comme les y enjoignait le questionnaire, dans quel cadre ils envisagent lâĂ©tude scolaire de ces textes les Ćuvres de littĂ©rature de jeunesse Ă©voquĂ©es sont trĂšs largement abordĂ©es en lecture cursive, seul Inconnu Ă cette adresse Ă©tant traitĂ©, par deux enseignants, en Ćuvre intĂ©grale. En revanche les Ćuvres de littĂ©rature classique du programme sont le plus souvent abordĂ©es dans le cadre de groupements de textes, et, bien plus rarement, en Ćuvre intĂ©grale. Ainsi, dans les conceptions didactiques quâils envisagent, les enseignants suivent les prĂ©conisations officielles, sans cependant prendre le risque de traiter les parties du programme impliquant lâĂ©tude du rĂ©cit historique â le rĂ©cit au XIXe siĂšcle, en 4e, romans et nouvelles des XXe et XXIe siĂšcles porteurs dâun regard sur lâhistoire et le monde contemporains, en 3e â en Ćuvre complĂšte, ce qui semble rĂ©vĂ©ler une difficultĂ© Ă aborder le genre dans la durĂ©e, dans son Ă©paisseur. Pour les Ćuvres de littĂ©rature jeunesse Ă©galement, ils semblent en rester Ă lâexploitation prĂ©conisĂ©e pour les lectures cursives, sans toutefois tirer parti de la proposition des programmes dâarticuler lecture de littĂ©rature de jeunesse et littĂ©rature patrimoniale, ce qui, dans le cas des rĂ©cits autour de la figure de MoliĂšre, aurait pu ĂȘtre fructueux. On sâintĂ©resse alors, aux objectifs que les professeurs poursuivent Ă travers lâĂ©tude de ces textes de jeunesse ou non, et aux intĂ©rĂȘts pĂ©dagogiques quâils revĂȘtent pour eux. 7 Nous ne distinguons pas ici les rĂ©cits historiques de jeunesse des autres, car il nous semble que l ... 31Les enseignants visent diffĂ©rents types dâapprentissage7 dâune part, celui de la connaissance du genre rĂ©cit historique et de ses spĂ©cificitĂ©s. Deux dâentre eux Ă©voquent cet aspect et indiquent faire travailler les Ă©lĂšves sur lâarticulation entre fiction et histoire, en faisant notamment relever ou reconnaitre les Ă©vĂšnements rĂ©els dans le rĂ©cit. Lâun des enseignants prĂ©cise son intention montrer aux Ă©lĂšves comment des faits rĂ©els sont intĂ©grĂ©s dans une fiction et comment lâHistoire peut devenir un ressort dramatique, un personnage Ă part entiĂšre. Le second porte son attention sur le personnage et indique chercher Ă montrer le travail de lâĂ©crivain qui part par exemple dâun personnage qui a rĂ©ellement existĂ©, qui le recrĂ©e pour en faire un ĂȘtre de papier. Un autre avance des notions plus approximatives, annonçant quâil cherche Ă diffĂ©rencier rĂ©alisme et fiction. Deux dâentre eux, enfin, Ă©largissent leur rĂ©flexion Ă la fonction de la littĂ©rature, soulignant que lâĂ©tude de tels textes leur permet de montrer aux Ă©lĂšves que la littĂ©rature joue un rĂŽle de mĂ©moire, de trace face Ă lâhorreur de lâHistoire. Dans ces propositions, les professeurs voient, dans lâĂ©tude du rĂ©cit de fiction historique en classe, lâoccasion dâacquĂ©rir des connaissances gĂ©nĂ©riques en maitrisant les spĂ©cificitĂ©s dâun genre littĂ©raire complexe. Cependant, cette perspective reste bien minoritaire dans les rĂ©ponses prĂ©sentĂ©es, la plupart des enseignants soulignant un autre objectif, lâacquisition de connaissances historiques et culturelles. Lâaspect culturel est mentionnĂ© Ă quatre reprises, mais, dans deux de ces cas, de maniĂšre trĂšs brĂšve â Ă travers les formules, ouverture culturelle et culture gĂ©nĂ©rale â ce qui amĂšne Ă penser que la lecture de lâouvrage est considĂ©rĂ©e comme Ă©tant, Ă elle seule, garante de cette ouverture. Dans le troisiĂšme cas, le professeur prĂ©sente lâĂ©tude de Meurtre au Palais-Royal comme une introduction culturelle qui lui permet ensuite dâaborder le théùtre lu en amont, le livre mâa permis dâintroduire une sĂ©quence sur le théùtre, en abordant le contexte dâĂ©criture, la condition des artistes au XVIIe. Celui-ci semble avoir ainsi exploitĂ© la piste de travail que les programmes envisageaient de maniĂšre rapide [la littĂ©rature de jeunesse] facilite parfois lâaccĂšs Ă la lecture des Ćuvres classiques » MEN, 2008, p. 3. Le texte de fiction est alors considĂ©rĂ© comme propĂ©deutique Ă lâintroduction dâun autre genre il permet dâidentifier le contexte culturel et artistique du XVIIe siĂšcle, pour le rĂ©investir dans lâĂ©tude dâune Ćuvre au programme, devenant ainsi levier didactique servant un autre apprentissage. E. Keller-RahbĂ© et M. PĂ©rouse-Battello le soulignent ces romans constituent pour les collĂ©giens une excellente introduction aux programmes dâhistoire, mais aussi aux auteurs et textes patrimoniaux » 2012, p. 10. On rejoint ici lâun des intĂ©rĂȘts pĂ©dagogiques des rĂ©cits historiques de jeunesse sur les grands hommes, que nous avons mis en Ă©vidence plus haut. Notons cependant que les trois autres enseignants ayant traitĂ© Meurtre au Palais-Royal ou Louison et monsieur MoliĂšre nâenvisagent pas cette possibilitĂ©. 32En revanche, lâaspect historique est clairement privilĂ©giĂ© sept enseignants le prĂ©sentent comme majeur et considĂšrent que lâĂ©tude des ouvrages de fiction historique â de jeunesse ou non â permet dâaborder des connaissances sur lâHistoire. Quelques exemples dĂ©montrent cette intention Donner des connaissances des pĂ©riodes et Ă©vĂšnements historiques importants dâun pays. Q11 ComplĂ©ter ses connaissances historiques. Q11 Mieux sâapproprier des connaissances sur une pĂ©riode historique. Q10 Ces Ćuvres sensibilisent les Ă©lĂšves Ă des pĂ©riodes pĂ©nibles. Q9 33Dâautres rĂ©ponses confirment ce premier constat. Ainsi, lorsque les professeurs sont interrogĂ©s sur lâintĂ©rĂȘt de ces rĂ©cits fictionnels pour la jeunesse, plusieurs expressions rĂ©vĂ©latrices sont employĂ©es le rĂ©cit colorise une Histoire perçue en noir et blanc, il dĂ©poussiĂšre les Ă©vĂšnements historiques ou encore, il fait rĂ©sonner en eux lâHistoire. Ainsi, le principal intĂ©rĂȘt du rĂ©cit historique de fiction â en particulier de jeunesse â identifiĂ© semble relever du domaine historique. 34Une autre question portant sur les dispositifs adoptĂ©s prĂ©sente des rĂ©ponses convergentes tandis que le questionnaire reste utilisĂ© et citĂ© par trois enseignants, deux enseignants proposent aux Ă©lĂšves de dresser une frise chronologique, et quatre expliquent quâils donnent Ă faire des exposĂ©s qui permettent aux Ă©lĂšves de comprendre le cadre historique. Ces dispositifs et objectifs, qui sâapprochent de ceux de la discipline histoire, confirment Ă nouveau le fait que, dans le contexte de lâĂ©tude du rĂ©cit historique, les enseignants de collĂšge considĂšrent quâils doivent privilĂ©gier un domaine qui, Ă priori, ne relĂšve pas de leur discipline et de leur spĂ©cialitĂ©. Selon nous, cette inflexion est Ă associer Ă une autre information, abordĂ©e dans la derniĂšre question tous prĂ©cisent quâils ne travaillent pas en collaboration avec le professeur dâhistoire seule la collaboration en histoire des arts est parfois mentionnĂ©e. Ainsi, il semble quâune mĂ©connaissance de ce qui est rĂ©alisĂ© en Histoire et la faiblesse des collaborations avec les enseignants de cette discipline conduisent les enseignants de français Ă viser des objectifs de connaissances historiques plutĂŽt que littĂ©raires, et Ă conduire des dispositifs plus proches des tĂąches scolaires de la discipline histoire que du français. Ce brouillage, de nature interdidactique, rĂ©vĂšle une difficultĂ© Ă enseigner les Ćuvres du genre, et notamment une difficultĂ© Ă programmer des apprentissages en français. Par exemple, sur les quatre professeurs ayant travaillĂ© sur lâun des ouvrages centrĂ©s sur MoliĂšre que nous avons analysĂ©s, seul lâun dâentre eux sâest appuyĂ© sur lâouvrage pour favoriser une meilleure reprĂ©sentation des Ă©lĂšves de la vie des troupes au XVIIe siĂšcle. Ajoutons que dans lâensemble des rĂ©ponses, lâĂ©tude du rĂ©cit historique ne dĂ©bouche sur aucune activitĂ© dâĂ©crit, dâoral, ni sur une mise en relation des textes. Pourtant B. Ferrier, sâintĂ©ressant Ă lâimportance des textes scolaires de littĂ©rature de jeunesse portant sur le théùtre, constatait quâils poussaient vers une ouverture sur des activitĂ©s crĂ©atrices », expliquant quâil est normal quâun enseignant puisse attendre dâun livre quâil facilite des usages pĂ©dagogiques et Ă©ducatifs » en classe, tels que les mises en voix, mises en images, mimes, mises en scĂšne, théùtralisation » 2012, p. 362. Cet Ă©cart, interrogeant, nous amĂšne Ă penser que la dimension historique du texte produit une sorte dâeffet dâĂ©cran, dâautant plus prĂ©gnant que les enseignants ne se sentent pas spĂ©cialistes en Histoire. 35Ainsi, il apparait que les enseignants de français abordent dans leur classe le rĂ©cit historique, en maitrisent les caractĂ©ristiques, et font notamment lire des rĂ©cits de fiction historique de jeunesse centrĂ©e sur les grands hommes. Cependant, lâenseignement des Ćuvres appartenant Ă ce genre soulĂšve des difficultĂ©s, que rĂ©vĂšlent les rĂ©ponses au questionnaire prĂ©sentĂ© tandis que ces ouvrages peuvent se prĂȘter Ă des exploitations pĂ©dagogiques variĂ©es, les enseignants les travaillent fort peu en Ćuvre intĂ©grale, nâabordent pas les textes lus en lecture cursive en classe, et ne les articulent quasiment jamais aux ouvrages de littĂ©rature patrimoniales Ă©tudiĂ©s. Ils considĂšrent que ces Ćuvres â par exemple les rĂ©cits autour de la figure de MoliĂšre â offrent un intĂ©rĂȘt culturel certain, comme notre propre analyse lâidentifiait, mais quâils permettent surtout aux Ă©lĂšves dâacquĂ©rir des connaissances historiques, mettant en Ćuvre des dispositifs en ce sens. Cette approche occasionne alors, selon nous, un brouillage disciplinaire et didactique, qui tient Ă la fois aux spĂ©cificitĂ©s du genre, mais aussi aux porositĂ©s des frontiĂšres disciplinaires â sur des objets parfois communs, tels que le rĂ©cit historique â et Ă une reprĂ©sentation troublĂ©e des enseignants de français, sur ce quâils ont Ă enseigner sur de tels textes. Ceci conduit, notamment, Ă lâeffacement, dans les propositions dâactivitĂ©s, de travaux dâanalyse narratologique, de travaux dâĂ©criture ou dâexpression orale, au profit de recherches historiques ou de constitution de frises chronologiques. On saisit alors tout lâintĂ©rĂȘt que revĂȘtent des sĂ©ances de travail coordonnĂ©es entre enseignants dâhistoire et de français, portant sur un mĂȘme support, comme lâont proposĂ© V. Bonnefille et A. NoyĂšre, Ă propos de lâĂ©tude de lâIlliade et lâOdyssĂ©e 2007, Ă la suite du constat de lâabsence de lien entre les enseignements de français et dâhistoire sur des Ćuvres pourtant travaillĂ©es dans les deux disciplines. Ils soulignent combien ce type de dispositif permet de clarifier les enjeux du cours dâhistoire et du cours dâhistoire » 2007, p. 226 et conduit, dans le cas dĂ©crit, dâaborder, en français, la construction narrative du rĂ©cit, et de produire un rĂ©cit dâimitation. Ajoutons Ă©galement lâintĂ©rĂȘt que pourrait prĂ©senter, sur le modĂšle des sĂ©ances interdidactiques expĂ©rimentĂ©es par le laboratoire I3DL Biagioli, Torterat, 2012, une sĂ©ance commune aux deux enseignants, sur le mĂȘme texte elle pourrait permettre, pour les enseignants comme pour les Ă©lĂšves, outre lâenrichissement des savoirs dans les deux domaines, de mieux identifier les spĂ©cificitĂ©s de chacune des deux disciplines scolaires.
Durififi sur le Mont Olympe de BĂ©atrice Bottet : ° Du rififi pour HĂ©raklĂšs de BĂ©atrice Bottet : ° La sĂ©rie Rififi. Quand les mythes sont traitĂ©s avec humour. Vous apprĂ©cierez les deux rĂ©cits de B.Bottet. Ćdipe le maudit de M.T Davidson : °° Le secret de PhĂšdre de V. Sigward : °° Nathan publie des Histoires noires de la
RomanciĂšrede talent, Ă lâhumour dĂ©capant, on lui doit, entre autres, Rififi sur le mont Olympe et Rififi pour HĂ©raklĂšs. SpĂ©cialiste de la mythologie grecque, en particulier de L'Illiade et L'OdyssĂ©e, elle est lâauteure dâalbums de la collection La Mythologie en BD (Casterman). DerniĂšre mise Ă jour : 24/10/2019.RĂ©sumĂ© DĂ©tails CompatibilitĂ© Autres formats Je mâappelle Emma et jâadoooore la gymnastique! Jâen fais depuis que je suis toute petite et jâai toujours Ă©tĂ© trĂšs douĂ©e. Mon entraĂźneur mâa mĂȘme dit que cette annĂ©e, si je travaillais trĂšs fort, je pourrais peut-ĂȘtre participer aux jeux du QuĂ©bec! Enfin... ça câĂ©tait avant... parce que lĂ , je ne sais mĂȘme plus si je fais toujours partie de lâĂ©quipe. Hier, lâentraĂźnement a Ă©tĂ© une vĂ©ritable catastrophe... Je suis totalement dĂ©sespĂ©rĂ©e. Oh, non... est-ce que câest dĂ©jĂ la fin de ma carriĂšre de gymnaste? F pour fille DES ROMANS parfaits pour toi et tes amies! - Une histoire de fille amusante; - Des questionnaires pour apprendre Ă te connaĂźtre Ă remplir avec tes amies; - Des astuces mode et beautĂ©; - Des idĂ©es dâactivitĂ©s et des recettes trop cool! Lire plusexpand_more Titre Emma EAN 9782762598087 Ăditeur HĂ©ritage Jeunesse Date de parution 30/05/2019 Format PDF Poids du fichier Inconnue Protection Filigrane numĂ©rique L'ebook Emma est au format PDF protĂ©gĂ© par Filigrane numĂ©rique highlight_off Cet ebook n'est pas compatible pour une lecture sur application iOs et Android Vivlio. check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur My Vivlio. check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur le lecteur Vivlio. check_circle Cet ebook est plus adaptĂ© aux grands Ă©crans qu'aux petits Ă©crans car il ne permet pas d'adapter la taille de la police d'Ă©criture. 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Lâabonnement livre numĂ©rique Vivlio shopping_basketLâabonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt jâen profite ! Vous allez ĂȘtre redirigĂ© vers notre prestataire de paiement Payzen pour renseigner vos coordonnĂ©es bancaire Si la redirection ne se fait pas automatiquement, cliquez sur ce lien. Bienvenue parmi nos abonnĂ©s ! shopping_basketLâabonnement credit_cardInformations bancaires local_libraryEt jâen profite ! CettepassionnĂ©e de mythologie donne vie, avec force et humour, au rĂ©cit des dĂ©buts de la guerre de Troie (Rififi sur le mont Olympe) et Ă celui des douze travaux d'Hercule. 5% DE RĂDUCTION Ă PARTIR DE 2 LIVRES | CODE = REDUC5 | SAUTEZ SUR L'OCCASION ! 5% de rĂ©duction ! Inscrivez-vous et bĂ©nĂ©ficiez d'une promotion sur tout le site. Votre e-mail. Voir le L'histoire du monde en BD - E-book - Epub fixed layout Il y a 100 ans, l'archĂ©ologue Howard Carter rĂ©vĂ©lait au monde le tombeau de Toutankhamon et ses incroyables trĂ©sors, parfaitement conservĂ©s. Une... Lire la suite 9,49 ⏠E-book - Epub fixed layout Vous pouvez lire cet ebook sur les supports de lecture suivants BientĂŽt disponible Recevez un email dĂšs que l'ouvrage est disponible Il y a 100 ans, l'archĂ©ologue Howard Carter rĂ©vĂ©lait au monde le tombeau de Toutankhamon et ses incroyables trĂ©sors, parfaitement conservĂ©s. Une dĂ©couverte inestimable qui permit de reconstituer la vie et le rĂšgne du pharaon, de sa naissance aux rites funĂ©raires qui ont entourĂ© sa mort. Pour tout savoir de cette aventure extraordinaire, laissez-vous guider dans le temps des annĂ©es 1300 avant JĂ©sus-Christ, Ă l'Ă©poque de Toutankhamon, au XXe siĂšcle aux cĂŽtĂ©s des archĂ©ologues, voyagez au cour des mystĂšres de l'Ăgypte ancienne ! NĂ©e en 1950, BĂ©atrice Bottet a Ă©tĂ© professeure de Lettres et d'Histoire avant qu'elle ne dĂ©cide de se consacrer Ă plein temps Ă son mĂ©tier d'Ă©crivain. Ărudite et passionnĂ©e d'Ă©sotĂ©risme, elle Ă©crit essentiellement des romans destinĂ©s Ă la jeunesse, mĂȘlant trame historique, ambiance fantastique des contes et lĂ©gendes, avec parfois une touche de science-fiction. RomanciĂšre de talent, Ă l'humour dĂ©capant, on lui doit, entre autres, Rififi sur le mont Olympe et Rififi pour HĂ©raklĂšs. SpĂ©cialiste de la mythologie grecque, en particulier de L'Illiade et L'OdyssĂ©e, elle est l'auteure d'albums de la collection La Mythologie en BD Casterman. Dimitri Zegboro Ă©tudie aux Beaux-Arts de Paris, dans l'atelier de Joann Sfar et enseigne la BD aux enfants. Il fait ses dĂ©buts en illustrant les sĂ©ries de romans La Street chez Magnard texte CĂ©cile Alix et L'Ă©cole des Supers au Seuil texte HĂ©loĂŻse et Nicolas SĂ©riel. Avec Toutankhamon, il signe sa premiĂšre BD et sa premiĂšre collaboration avec Casterman.
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